Piste pour une performance et petits fruits de la forêt
Souvent, c’est au moment où l’on essaie le moins que les choses se passent, que la magie transforme l’insoupçonné en quelque chose de merveilleux.
Ça fait un moment que je ne vous ai pas écrit.
Bah, il ne se passait pas grand chose.
Du tout.
Pas assez, je dirais.
Je suis quelqu’un qui aime ça l’enthousiasme, le mien, celui des autres.
Vous savez, ce sentiment incroyablement enivrant d’émerveillement face à ce qui se passe et qui donne en retour de l’énergie, de la motivation comme rien d’autre au monde.
Ça nécessite d’être réceptif, d’être ouvert à ce qui se passe autour de soi.
Jeudi soir, tout vendredi et samedi am, je me sentais un peu bof.
Je me suis même demandée ce que j’étais pour faire à Ii pendant deux mois !
« DEUX MOIS !!!
OMG !
Je devrais p-ê regarder les options pour revenir plus tôt. »
Aahhaha!
Mais bon, je me connais, j’en ai l’habitude, les résidences, je le sais maintenant, c’est pas toujours incroyablement merveilleux.
Comme la vie en général au final.
J’étais dans un drôle de mood, je manquais de motivation, de vie.
J’ai beaucoup dormi.
Je me suis beaucoup inquiétée par rapport à l’arrivée imminente de Klara, l’artiste suédoise qui se joindra à moi.
« Oh mais là !
Je sais bien que je m’emmerde un peu toute seule, mais en même temps, j’apprécie ça, moi, d’être seule, c’est bien plus simple !
Je me sens plus libre !
Comment je vais faire ? !?
Comment on va s’arranger pour travailler dans le même espace ?
J’ai besoin de mon intimité pour explorer et créer !
AU SECOURS ! »
Bon, du calme.
Et surtout, vas donc faire un petit (long) tour dans la forêt…
Bon, c’est ce que j’ai fait, samedi pm.
Pendant presque 3h.
Cette fois-ci, pour faire changement, j’ai décidé d’aller plus loin sur le chemin pour voir s’il n’y aurait pas d’autres petits sentiers que je pourrais explorer.
« OUI !
Il y en a d’autres ! »
J’ai bien fait, parce que j’ai trouvé le garde-manger de la forêt !
Située dans une zone un peu plus humide, il y a de petits marécages, j’ai pu trouver dans cette partie de la forêt des bleuets sauvages (mustikka), des lingonberries (puolokka ((ce sont des genres de petits canneberges sauvages)), des crowberries (variksenmarja), du très jeune thé du Labrador (suopursua) et des plants de genévriers (kataja) avec de petites baies trop jeunes pour être cueillies (j’ai vu qu’on doit parfois attendre 3 ans avant qu’elles ne soient prêtes… ça se voit à leur couleur qui doit être bleue très foncée). J’ai ramassé tout ce que j’ai pu trouver de bleuets. Ça m’en a donnée une petite poignée que je mettrai très certainement dans mon gruau. Plus loin, j’ai aussi trouvée un rassemblement de roches, de toutes les tailles, en plein milieu de la forêt. C’était vraiment une vision incroyable. Sur ces roches, du lichen s’y était installé, créant ainsi des formes presque extraterrestres et des couleurs étonnantes. J’y ai passée un bon moment, filmant quelques images (je dis quelques, parce que j’avais oublié d’emporter des batteries de rechange pour la caméra…). Au moins, là, les moustiques ne venaient pas trop ! Puis, je suis revenue à la maison en passant par l’épicerie, ma motivation et mon enthousiasme m’accompagnant.
J’ai parlé à mon écureuil (oh ! j’en ai d’ailleurs vu un autre en forêt!) et puis mes petits parents. Ça m’a fait du bien de leurs parler.
Peut-être que je m’ennuie ?
J’ai aussi joué de la musique, que j’ai enregistrée.
Je n’ai pas encore écouté.
Aujourd’hui, dimanche, je me sens plutôt relax et de bonne humeur.
: )
Il me fallait travailler sur une petite description et trouver un titre pour la performance que je présenterai le 24 août prochain! (déjà!!!).
La voici :
As an artist working with sound, I wanted to explore what the concept of ritual meant for me. How can another dimension be revealed to the audience through specific actions, gestures, manipulation of objects and sounds? The performance « I Got Lost in the Forest and When I Found my Way Out I Realized I Was the Forest » is an attempt at stopping time, an invitation to pay attention to the little things/details, to encounter magic through sounds generated both from elements found in the forest and feedbacks mirroring invisible forces.
C’est pas encore officiel tout ça, mais je pense que c’est le plus précis que je puisse être en ce moment, surtout si je veux me laisser une marge de manœuvre parce que hein, c’est encore pas pire loin dans le temps…
Je me cassais pas mal la tête avec le côté rituel, qu’est-ce que je veux représenter ? Comment je le présente ? Comment ? Pourquoi ? comment ? pourquoi ? pourcomment ? Commentpour ?
Mais au final, monsieur Poulpe l’Écureuil m’a fait remarquer que, ben, c’est p-ê pas si nécessaire que ça de répondre à ces questions. P-ê vaut-il mieux trouver d’abord ce que je veux faire comme sons et avec quoi et tout le reste en découlera. Comme le bon exemple d’un rituel religieux qu’il me donna : les gens de l’Église, ils avaient d’abord des actions, des étapes qu’ils devaient exécuter. Ils ont ensuite brodé autour de ça pour trouver un moyen de présenter ça de manière intéressante, mais surtout pratique.
Pas fou.
Ça me rappelle étrangement la cérémonie de thé japonaise.
Voilà que ça éclaire un peu, que ça me libère de ces 100000 questions qui finissent par m’empêcher d’essayer quoique ce soit.
Hier soir, j’avais remarqué qu’un socle de galerie de format standard se trouvait dans mon espace de travail et j’ai eu l’intuition que p-ê, tant qu’à l’avoir je pourrais l’utiliser. Je ne savais pas trop encore comment. Ça peut faire office d’un genre de caisse de résonance, de surface de jeu peut-être ?
Tantôt, j’ai décidé de me mettre à l’action, de me lancer dans l’exploration en disposant les éléments dans l’espace d’une manière un peu plus officielle.
J’ai d’ailleurs décidé que ma performance ne se déroulera pas à l’extérieur. Pour plusieurs raisons : le bruit ambiant (il y a une autoroute qui passe pas très loin et ma performance aurait eu lieu dans le parc où se trouvent les sculptures créées lors des Biennales et c’est pas très calme…), le vent (omg ! le vent dans les microphones et mes éléments visuels), la possibilité que la température soit moche, les complications techniques (je n’aurais pas pu utiliser toutes mes pédales et je commençais à trouver que sans pédales de reverb ou Ring, c’est un peu plus difficile de créer de la diversité au niveau des sons, des rendre ‘’magiques’’… En plus, ça me permettra de jouer sur un système stereo avec en plus, le petit ampli que Christian Roy m’a prêté. Je vais d’ailleurs le placer DANS le socle. Parce que oui, à mon plus grand bonheur et comme la majorité des socles, il n’y a pas de fond ! Parfait pour y placer un microphone contact aussi. Et pour m’y glisser, moi, mon petit corps, à un moment de la performance. Pour l’instant, j’ai placé les haut-parleurs de cette manière : celui de gauche (ma gauche) tourné vers le public, et celui de droite, tourné vers moi. J’ai commencé à explorer ce que ça fait si je génère des feedbacks, de manière indépendante, un micro à gauche et un autre à droite et puis que je set les EQ d’une manière différente (un plus grave, l’autre plus aigu). En me déplaçant dans l’espace, ça change tout ! Ça fait varier la hauteur des feedbacks entendus. Ça les rends physiquement présents, d’une certaine manière. Il y a aussi la possibilité de déplacer les hauts-parleurs en les prenant dans mes bras. Je pense aussi à générer des sons de manière acoustique et non amplifiée au début. Je vois du sable, du gravier que je verserais sur le sol au tout début pour le ramasser à la toute fin.
Bref, comme ça, soudainement, j’en vois tout plein des choses.
Excitantes en plus !
: )
Bon, ça me rassure tout ça !
Yeah !
: )
Je vous promets une vidéo très bientôt !
Peut-être même plus tard… !
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En passant, j'ai décidé de ne plus continuer de nommer mes posts selon l'ordre des jours passés ici, c'est comme mélangeant et on va se l'avouer, pas très époustouflant.
Aussi, au lieu de mettre toutes les photos dans le post, je vais également en mettre (ou toutes les mettre sur Facebook pour leur donner une plus grande visibilité.